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EDITOPO : COMMUNAUTÉ OU MONDANITÉ : UNE HISTOIRE DE POULAILLER
Ami Hebdiste, communauté et mondanité riment en effet mais la rime est bien pauvre et de là à confondre les mots : aucun son n'est pareil hormis le dernier et mis à part un m, un n, un o, un a, un t et un é, les deux mots ne sont pas si semblables : ne lisons pas deux maux là où il n'y en a qu'un… En fait on entend par trop en ce temps les catholiques nous expliquer qu'ils en ont assez de la communauté, car ils voient toujours les mêmes gens… A ce sujet deux choses, d'abord la communauté n'est pas un poids elle se doit d'être un socle, ensuite si nous voyons toujours les mêmes gens, convertissons-en d'autres. La communauté a ses lourdeurs, on le sent bien dans une colloc', il y a celui qui ne fait pas le ménage, celui qui est désordonné et celui qui voit plutôt les choses en mode jeunesse stalinienne, celui qui aurait peut-être besoin de prendre des vacances, le maniaque de l'éponge etc alors imaginons ce que ça donne dans une église : un poulailler.
Mais dans un poulailler on ne fait pas que jacasser, on pond aussi ! Voilà pourquoi la communauté est importante. Notre Seigneur sur terre, après avoir quitté sa communauté familiale, a tout de suite rassemblé des types pour créer une communauté, c'est la première Eglise. Or cette communauté comme dans la vie du Christ elle nous suit toute notre vie : l'église domestique, notre famille d'abord puis l'église des amis, l'église que l'on fonde en créant sa famille, l'église paroissiale évidemment, l'église diocésaine menée par son évêque et l'église universelle. Mais au-delà de l'église, par nature nous appartenons à des groupes, à des milieux, groupes d'amis, promotions de lycée, habitants de tel quartier, chauvins de telle ou telle région ou même plus simplement, hebdistes...
La communauté nous suit car nous sommes des animaux sociaux ce qui nous ramène au poulailler. Ce sont ces communautés avec leurs charismes qui permettent de porter du fruit différemment en alliant les talents. La communauté est donc source d'une créativité que le seigneur nous invite à développer dans ces églises pour hâter la ponte du plus bel œuf qui soit, son retour parmi nous ! Voir ces mêmes personnes, c'est apprendre à les connaître, supporter monsieur Michu, découvrir le talent caché de madame Schmürtz (même si parfois il faut avouer qu'il est vraiment très très bien caché ce fichu talent [toutes ressemblances avec la réalité serait purement fortuite NDLR]) afin de se convertir ensemble. Et puis la communauté nous permet aussi de picorer un peu de grâce pour mieux repartir à l'assaut. Mais attention, c'est là que ça devient dangereux, on n'a pas dit de s'enfermer dans la sacristie en cagnettant, caquetant, claquetant, cloussant, cocaillant, codéquant, coclorant coucassant, crétellant, gloussant (oui il y autant de mots pour décrire le cri de la poule !), car là le poulailler cesse de l'être et devient un éco système fermé et autonome et de surcroît fort bruyant !
Là apparaissent les mondanités, lorsque nous nous coinçons sur la case XIXème siècle en faisant mine que le reste du monde n'existe plus pour s'attacher plutôt à savoir si Marie-Caroline connaît Pierre-François. Oui la croix demeure, mais le monde lui tourne et il faut parfois savoir tourner un peu avec pour mieux l'amener au pied de la croix. Car nous sommes malgré tous des poules élevées en plein air. Et nous en arrivons au deuxième point, si nous en avons marre de monsieur Michu, sa propre femme, madame Michu ne croit plus en Dieu depuis ses 14 ans, ce qui ne nous rajeunit pas soit dit en passant, alors il faudrait peut-être ne pas la laisser dans son guano. Fonçons et faisons-en des cathos au lieu de geindre ! "Vous êtes du poulailler [autrement dit, il a son importance NDLR] mais vous êtes en plein air" disait un mien cousin après une partie de téléphone araméen. Eh bien, en plein air, batifolons rencontrons des gens amenons les au Christ. Mais ne tombons pas dans l'excès inverse car oublier la communauté sous prétexte des mondanités qui nous agacent - ou biens d'autres prétextes d'ailleurs car nous sommes assez forts en prétextes - c'est courir le risque de n'avoir plus que les moyens biens frustes qu'offre ce monde pour s'abriter, ses yeux pour pleurer et ses plumes pour se protéger.
Dans la tempête, il est une humilité de savoir parfois rentrer au bercail, revenir dans une église, retourner à la messe, aller se confesser voir son père spi, retrouver sa famille et pleurer dans les bras d'un autre plutôt que seul sous la pluie. Ami Hebdiste comme la poule face à son poulailler, telle est l'ambivalence de la communauté : réconfortante, rassurante - il ne faudrait pas qu'elle devienne trop confortable (et nos colocs sont là pour cela) - mais parfois aussi difficile ; et il ne faudrait pas à l'inverse que la vie du monde, que nous nous devons de connaître et de comprendre pour mieux aimer nos frères, nous entraîne trop avant dans les plaisirs temporels qui ne tardent pas à passer et ne comblent en rien.
Chers amis Hebdistes, voilà la voie à suivre elle n’est pas toujours aisée, sans mauvais jeu de maux telle est la crête que les poules aiment à suivre !